Compétences humaines (soft skills) et durabilité … peut-on développer les unes sans l’autre ?
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Dans une société où on a tendance à séparer et diviser pour mieux comprendre et analyser, il est facile et courant d’omettre de faire des liens et encore plus facile de ne pas avoir conscience des conséquences fâcheuses de prendre une partie pour le tout !
Dans ce sens, si on analyse les compétences humaines (soft skills) d’un côté et la durabilité de l’autre, on pourrait aisément imaginer qu’il est possible de développer les unes sans l’autre ! En réalité, ce sont des perspectives indissociables !
En septembre 2015, les Nations Unies ont validé un programme de développement durable intitulé « Transformer notre monde ». Il s’agit d’un plan d’action mondial composé de 17 objectifs qui intègrent entre autres l’éradication de la pauvreté, le bien-être des populations, l’éducation inclusive et équitable, l’égalité des genres, l’accès à l’eau et à l’énergie, la croissance économique inclusive et responsable, la protection des écosystèmes terrestre et marins, les mesures pour combattre le changement climatique et ses impacts, la réduction des inégalités entre les États, la justice, …
Ce plan d’action, contenu dans l’Agenda 2030, a déjà 7 ans ! Malheureusement, force est de constater aujourd’hui que les mesures prises par 193 États-membres pour atteindre ces objectifs n’ont pour le moins pas été efficaces : guerres, famines, effets dévastateurs du changement climatique, non-respect des droits humains, surconsommation, exploitation d’enfants, inégalité et iniquité, … Tous ces éléments illustrent bien que la situation n’a pas évolué comme attendu, et qu’en plus notre planète et ses habitants se trouvent dans un état d’urgence !
Que s’est-il donc passé ? Pourquoi cet excellent plan d’action pour la durabilité à l’horizon 2030 en est-il resté à l’état de bonnes et louables intentions ?
Parce que le focus dans nos sociétés modernes est mis sur le savoir-faire plutôt que sur le savoir-être ! En effet la plupart des ressources consacrées à l’éducation et à la formation sont destinées à développer des compétences techniques. Par contre, dans les programmes de formation, le développement des compétences humaines ou « soft-skills » n’est pas encouragé dans la même mesure.
Demandez à une personne égoïste centrée sur ses propres intérêts de prendre soin ou de participer au bien-être des autres ! Elle ne le fera pas ! Elle ne saura peut-être même pas comment le faire ! Je vous invite à faire l’effort de regarder un peu le monde et à répondre à la question suivante : « Que se passe-t-il quand une telle personne dévient président d’un pays, PDG d’une entreprise, directeur ou directrice dans une école, père ou mère de famille ? »
Les guerres, l’exploitation d’enfants dans une économie sans éthique ni scrupule, la déforestation sans contrôle, la surconsommation, l’utilisation des produits malsains pour la santé des populations dans l’agriculture, l’alimentation, industrie, l’extinction des espèces animales et végétales, etc., etc., etc. ne représentent qu’une infime quantité d’exemples.
Parfois nous avons l’impression que ces situations n’existent qu’ailleurs, malheureusement on se rend rapidement compte que ceci n’est qu’une illusion, quand la guerre explose tout près ou lorsqu’on commence à investiguer sur l’impact désastreux que les activités de certaines de nos entreprises nationales fleurons ont sur les populations, l’environnement et le climat d’autres contrées. Ce n’est pas parce que c’est loin que ce n’est pas grave ou que ceci n’a pas un impact sur la globalité de la planète !
Le lien entre les « compétences humaines » et le développement durable est évident ! Nous avons besoin de leaders bienveillants, conscients, responsables et audacieux, capables, entre autres, de motiver, d’inspirer, d’accompagner vers une vision commune, de créer une cohésion, de faire preuve de discernement et de prendre des décisions en faveur du bien commun, … On pourrait ajouter à cette liste non-exhaustive toutes les qualités humaines nécessaires pour co-construire un monde bien pour tous ses habitants !
Il est donc urgent aujourd’hui d’investir et de mobiliser nos ressources dans l’éducation et la formation en vue de développer à grande échelle les compétences humaines dans le cœur des nouvelles générations.
Ce seront les graines qui, une fois semées dans un terrain fertile, pousseront, grandiront et finalement donneront les fruits qui contribueront à l’évolution et l’épanouissement de l’humanité et de la planète entière.